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Shinchan critique

Shin-Chan : La colère des parents à travers le monde !

Les Jeux Olympiques de 2 020 se passeront à Tokyo, et qui dit Tokyo dit Japon. Et qui dit Japon dit manga (enfin, normalement non, mais là, on va dire que oui). Il était donc logique de voir que les ambassadeurs des JO de 2 020 soient des personnages tirés de manga cultes au Japon. C'est prêt de 9 personnages qui deviendront ainsi les égéries officielles de la ville de Tokyo. Pas besoin de présenter Son Gôku, Astro Boy, Luffy, Naruto ou encore Usagi de Sailor Moon. Et si toutes les œuvres présentes sont bien connues en France, une, en revanche, se trouve moins l'être. Il s'agit de Crayon Shin-Chan. Le petit garçon au t-shirt rouge et au short jaune. Pourtant au Japon, Shin-Chan est un véritable phénomène et le manga existe depuis plus de 25 ans !

 

Pourtant interdit de diffusion en Inde, déconseillé au moins de 19 ans en Corée du Sud, interrompu au Brésil et hyper censuré en Europe, mais de quoi parle donc ce manga ? Pourquoi fait-il scandale dans le reste du monde ? Est-il réellement déconseillé aux plus jeunes ? Est-il violent, érotique, voir même les deux ? Absolument pas. 

 

Shinchan critique

Crayon Shin-Chan est un manga de Yoshito Usui, auteur décédé courant 2009, suite à une mauvaise chute. Il débute en 1990, dans les pages du magazine de pré-publication Weekly Manga Action. On y découvre donc les aventures de Shinnosuke Nohara, ou tout simplement Shin-Chan, un petit garçon haut comme trois pommes tout juste âgé de 5 ans, ainsi que de ces proches. Parmi eux, sa famille, à commencer par sa pauvre mère Misae, ou Mitzy en français, à qui il en fait voir de toutes les couleurs. Son père, Hiroshi, Harry, qui ne rêve que de partir avec une petite jeunette, et même son chien. On compte aussi ces petits camarades de classe, les deux institutrices et le directeur de la maternelle... 

 

Shin est une véritable calamité, comme le chante si bien Jean-Marc Anthony Kabeya dans la version française du générique, car, malgré son jeune âge, il enchaîne bêtises sur bêtises... Consciemment ou pas ! Il aime en faire voir de toutes les couleurs, en privé ou en public à ces proches et surtout à sa mère. Surtout que Shin sera très vite suivi d'une petite soeur Himawari/Daisy, qui, même bébé, commence à prendre exemple sur son frère aîné. 

 

Si d'un premier point de vu, cela peut paraître plutôt amusant, la version animée ne plaît pas. Non pas au Japon, où Shin-Chan continue de vivre ces aventures, plus de 20 ans après son premier épisode, mais dans le reste du monde où celle-ci se retrouve censurée à de très nombreuses reprises. Tout d'abord parce que Shin-Chan est considéré comme un programme jeunesse, du notamment aux graphismes simplistes et enfantins, mais la série ne plaît pas... Ou en tout cas, en tant que tel. Le personnage principal, Shin, enchaîne les blagues jugées de mauvais goûts ou pipi-caca et se portant régulièrement sous la ceinture, comme des petites culottes ou des filles en maillots de bain. Sans oublier qu'il montre régulièrement ces fesses voir même ces parties génitales. 

 

De plus, de nombreuses situations comiques ont du mal à être traduites étant donné que celles-ci sont destinées à un public japonais et non pas étranger. Si certains gags peuvent être drôles en japonais, d'autres, en revanche, une fois traduits, ne le sont pas ailleurs. Les nombreux pays qui ont alors édité Shin-Chan, aussi bien en manga qu'en anime, ont alors modifié de nombreuses références afin d'être comprises par le public du pays en question. En France, par exemple, des références à Clara Morgane, à Lorie, à Pokémon ou à la langue française qui ne sont pas présentes en VO. La seule référence réellement gardée est celle de Kamen Rider, le super-héros de Shin-Chan, bien qu'il ne soit jamais mentionné. Dans la version originale, on retrouve pourtant des références à Dragon Ball, Sailor Moon, Détective Conan ou encore Gokusen. Cependant, pour rester dans l'adaptation française de la version animée, celle-ci reste très bonne et l'esprit d'origine est présent. 

 

Les diffuseurs étrangers de Shin-Chan se retrouvent alors très mitigés. D'une part, il y a les quelques pays qui acceptent la série comme elle vient, comme en Chine par exemple, où celle-ci n'a choqué personne. Bien au contraire, parents et enfants rient devant les mésaventures de Shin-Chan et de nombreuses chaînes de télévision ont diffusé le programme. Au contraire, en Corée du Sud, le programme subira les foudres de la censure. Les blagues obscènes, inappropriées ou encore les passages dénudés (exception faites pour quelques rares plans avec les fesses de Shin) sont coupés à la diffusion. L'anime plaît aux enfants, mais le manga se prendra un "déconseillé au moins de 19 ans".

 

Jusqu'à là, le succès, malgré les censures, est présent. Mais en Inde, Shin-Chan va faire éclater un nouveau scandale. Le ministère de l'information et de la radiodiffusion interdira la diffusion de l'anime, suite aux nombreuses plaintes de l'association des parents et des enseignants, de 2006 à 2008. Pourtant, la série remportait jusqu'à 60 % de part de marché, un score rarement vu pour une série animée. L'année suivante, suite à une pétition de fans, le ministère revoit son jugement et décide de censurer au maximum les épisodes. Certains se retrouvant même réduits de moitié. Les scènes trop osées, dénudées ou à caractère insolent sont censurées. Les coups de Mimi contre son lapin en peluche sont également censurés, les scènes où Shin-Chan imite son personnage d'anime préféré et les danses étrangères se retrouvent coupées aussi. Tandis que les dialogues sont repris aussi et le père de famille ne pense plus à aller voir ailleurs, par exemple.

 

D'autres pays du monde voient le succès de Shin-Chan grandir, mais décide tout de même de le retirer de leur antenne. C'est le cas en Pologne, par exemple. Tandis qu'en France, la série sera quand même bien censurée avec une diffusion ne correspondant pas à la diffusion japonaise. 104 épisodes de doublés, pour une diffusion très aléatoire dans la grille de la chaîne avant de disparaître entièrement à son tour. Il faut savoir que les épisodes font une durée moyenne de 3 à 5 minutes et, lors des programmations, ce sont plusieurs épisodes qui sont diffusés d'une seule traite afin d'avoir une durée de 15 à 20 minutes. 

 

Le monde est donc divisé et cette série ne laisse personne indifférent. Certains pays adorent ce programme, c'est le cas en Chine et en Espagne, par exemple. D'autres ont fini par la rayer des grilles de leurs chaînes, comme en France et au Vietman. Enfin, certains pays ont quand même décidé de revenir sur leurs positions, comme l'Inde, qui, désormais, propose le programme en VOD via Amazon ou encore les Pays-Bas, qui ont lancé un financement participatif afin de permettre à la série de revenir et de doubler de nouveaux épisodes. 

 

Au Japon, les produits dérivés de la série sont nombreux. Chaque année, les films sortent au cinéma, puis en DVD. En avril dernier, un site japonais à même réalisé un sondage afin d'élire les 5 films d'animation préférés de la licence. Il y a aussi les Chocobi, biscuits que Shin dévore régulièrement, qui sortent sous différents parfums : chocolat, pastèque, barbe à papa ou encore caramel. De nombreuses boissons, telles que de fausses bières, mais aussi des boissons sous forme d'expériences chimiques sont disponibles. En 2 003, dans la préfecture de Saitama, le personnage devient l'égérie de la ville. En 2 013, Shin-Chan, sa petite soeur ainsi que leur chien ont même droit à des statues à leur effigie pour célébrer l'ouverture d'un parc pour enfants. De nombreuses autres collaborations ont vues le jour depuis comme celle en 2 011, avec l'équipe de base-ball japonais "Lion". L'an dernier, en 2 016, un café éphémère a même était ouvert afin de promouvoir la sortie du 20e film.

 

Quelques différences sont notables sur le physique ou les tenues vestimentaires des protagonistes entre les versions. Dans le manga, Shin-Chan porte un pull jaune et un short mauve alors que dans la version animée, celui-ci est habillé en rouge et jaune. Même détail avec Himawari, sa petite soeur, qui est en salopette rouge et se retrouve en jaune. Leur mère, par contre, change de couleur de cheveux passant de noir à châtain. 

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