Un Drôle de Père [Usagi Drop] :
- Par julien_elros
- Le 21/07/2017
- Dans Animes :
Usagi Drop, ou plus connu en France sous le nom "Un Drôle de Père", est un manga de Yumi Unita. Celui-ci fut pré-publié dans le Feel Young, et eu droit à 9 tomes, sortis entre octobre 2 005 et avril 2 011. Suite au succès du manga, une adaptation animée a vue le jour, produite par le studio Production I.G et fut diffusée sur Fuji TV du 7 juillet au 15 septembre 2 011. Cependant, seul les quatre premiers tomes sont adaptés, afin de se consacrer uniquement sur l'enfance de Rin.
C'est durant la même période que l'anime arrive aussi en France, grâce à la plateforme de streaming Wakamin. Et durant la même année, le 20 août, un film live sort dans les salles nippones. On pourra donc dire que 2 011 fut une année chargée pour Yumi Unita et son œuvre.
Dans toutes les versions précédemment citées, on y suit les aventures de Daikichi Kawachi, un jeune homme trentenaire ayant une vie de célibataire tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Jusqu'au jour de la mort de son pépé, où celui-ci apprendra qu'il a une toute jeune tante, à peine âgée de six ans, appelée Rin... Et qui est donc la fille de son grand-père.
De plus, la mère de la fillette a pris la décision de l'abandonner, et se retrouve donc sans parents. C'est sur un coup de tête, alors que le reste de sa famille pense à la placer, qu'il décidera qu'elle viendra vivre chez lui et qu'il en deviendra, par conséquent, son tuteur.
Les premiers rapports entre Rin et sa famille sont assez difficiles. L'enfant ayant toujours vécue cachée des autres membres de la famille, et uniquement avec son père, et sa mère, qui ne s'occupait pas d'elle et lui faire comprendre qu'elle était une enfant indésirée. Il était donc plutôt logique que les enfants et petits-enfants de Soichi, son père, lui soit complètement étrangers.
Rin est donc plutôt sauvage et renfermée sur elle-même. Elle ne parle à personne et ne semble pas faire confiance aux adultes qui l'entoure. Mais grâce à Daikichi, que personne ne pensait capable d'élever un enfant, que cette dernière deviendra un véritable rayon de soleil dans la vie de la famille Kaga.
Par la suite, Rin a l'âge d'aller à l'école, et c'est là qu'elle fera la connaissance d'un garçon avec qui elle se liera d'amitié, appelé Kouki. Ce dernier possède le même âge que Rin, qui, à la différence de sa camarade est un petit rebelle et vit seul avec sa maman, Yukari, une très belle jeune femme divorcée.
Cette dernière alors débordée entre vie de travail et vie de famille, fera la connaissance de Daikichi, qui ne tardera pas à tomber sous son charme.
Pour ma part, j'ai eu un énorme coup de cœur pour cette série, qui est courte mais efficace. J'ai adoré l'épisode 9, où Kouki et sa mère restent chez Daikichi. Les relations entre chaque personnage sont alors mises en avant.
C'est dans ce même épisode qu'on se rend compte de quelque chose d'essentiel. Il manque une personne pour partager la vie des deux enfants. Rin se rapproche énormément de Yukari, partageant des moments de complicités telle qu'une mère et sa fille. On a l'impression de voir se former le début d'une famille recomposée.
D'ailleurs, vu que je parlais d'instinct maternelle, celui-ci n'est pas réellement présent dans Drôle de Père. Au contraire. La mère de Rin, dont je tairai le nom pour éviter trop de spoil, abandonne sa fille au profit du travail. Un choix qui, dans les épisodes, ne semble que très peu regretter.
Du coup, dans la relation entre Daikichi et Rin, il est plus question d'instinct paternel. Et à la différence de sa mère biologique, Daikichi n'hésitera pas à se sacrifier pour sa très jeune tante. Installer un climat de confiance est d'autant plus difficile entre un homme et une petite fille, et l'exemple du dessus, avec Yukari, le prouve bien. Celle-ci n'a pas mis longtemps à s'attacher à Rin et inversement. Elle n'hésitera pas, elle aussi, à se sacrifier pour l'enfant, notamment durant un épisode où Rin tombe gravement malade.
Les nombreuses questions que Daikichi se posent sont d'autant plus complexes, mais je pense que les réponses sont données au fil des épisodes, et probablement des chapitres du manga. Suis-je un bon père de substitution ? Est-ce que je me sacrifie assez pour elle ? A-t-elle tout ce qu'elle a besoin ? Des questions que chaque parent se sont au moins posées une fois dans leur vie.
Un autre thème qui est abordé assez régulièrement est celui de l'abandon. Rin souffre d'abandon, et, dans les premiers épisodes, est terrifiée à l'idée d'être abandonnée par Daikichi voir même de mourir.
Il y a aussi d'aborder certains sujets, qui pourtant paraissent simples, mais les protagonistes ne montrent pas trop leurs sentiments. On passe à des moments de câlins, à d'autres où Daikichi ne sait pas comment aborder un sujet avec sa fille adoptive. Enfin non, pas adoptive... Parce que, l'adoption, ça aussi, c'est un des sujets qui sera abordés.
Finalement, être père ne s'improvise pas. Et encore moins avec le format familiale qu'il y a au Japon. L'homme doit travailler d'arrache-pied, afin que sa famille ne manque de rien, et rentrer tard le soir, après des soirées alcoolisées entre collègues bien souvent, et la femme doit rester à la maison, s'occuper du ménage, des lessives, des courses et des enfants. C'est le même modèle familial que l'on retrouve dans Shin-Chan, dans Magical Dorémi ou encore dans Death Note, avec des points plus où moins similaires.
Alors être père célibataire. C'est assez mal vu ! Encore plus quand celui-ci décide de faire passer sa fille avant le boulot.
Malgré tout, Daikichi sait ce qu'il veut. Il prendra alors comme modèle, une femme, dans son entreprise, et prendra une décision plutôt radicale. Comme elle, avant lui. Cela lui permettra de passer plus de temps avec Rin, mais aussi de s'occuper de Kouki, quand sa mère en aura besoin. Sans oublier que grâce à ça, Daikichi, qui n'avait pas vraiment d'amis, s'en fera énormément... Et uniquement des parents, qui n’hésiteront pas à lui faire comprendre que leur liberté, c'est d'être avec leurs enfants.
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